« Je sais tout…
Un horaire de chemin de fer, l’influence d’un anticyclone sur le temps au sol, le cours de la roupie ?
Je suis là pour vous donner toute information que vous pourriez désirer.
Je vous la donnerai avec ordre, méthode et célérité, mais, de grâce, ne me demandez pas de conseils pour votre problème de bridge au moment où le bébé du 3e rang réclame son biberon !
L’air frais ‘sous’ les tropiques
Avez-vous pensé aux difficultés que rencontre un alpiniste qui veut humer l’air des cimes ?...
A vous, bienheureux passager, il suffit de tendre nonchalamment la main vers la molette idoine pour respirer avec délice tout l’air frais que vous désirez… à 5.000 mètres d’altitude.
Si vous avez la sensation que vous commencez à vous frigorifier, il vous reste deux possibilités : ou bien fermer la bouche d’aérage si vos doigts gourds de froid vous le permettent encore, ou bien me demander une couverture.
Service compris
Mes collègues et moi, nous vous aidons et vous servons de grand cœur : ne nous dites pas merci, ne nous présentez surtout pas de gratification, mais dites plutôt à vos amis, qu’à la Sabena, vous vous êtes sentis ‘chez vous’.
Bon appétit !
Soucieuse de vous prouver qu’il n’est de meilleure cuisine qu’en Gaule, je vous présenterai les menus les plus fins qui puissent être servis entre ciel et terre… et c’est à profusion que vous pourrez jouir de cette nourriture quasi céleste.
Sur certaines lignes les repas sont payants et une légère redevance vous est demandée. Bien légère en regard de l’importante réduction de tarif dont vous avez bénéficié.
Nunc est bibendum… Alcools, cigares, cigarettes, chocolats
J’ai pensé à tout, même à ces petits ‘extras’ qu’un homme d’affaire pressé ou une mère de famille préoccupée peut avoir oublié d’acheter avant son départ. Un tarif détaillé se trouve dans la pochette devant vous. Si vous aimez un bon vieil écossais (je parle du whisky) ou une blonde parfumée – à moins que vous ne préfériez le tabac noir – j’ai là, dans ma cave, tout ce qui peut vous satisfaire.
Voulez-vous nous aider ?
Vous l’avez vue aussi dans la pochette cette feuille de suggestions que la Direction vous prie – avec un certain cynisme d’ailleurs – de remplir avec sincérité (et avec mon porte-plume si vous n’avez pas de porte-mine) – et de lui renvoyer.
Vous y direz tout le mal que vous pensez de ma Société, de votre voyage, de l’équipage et de moi en particulier. Ainsi nous pourrons essayer de nous améliorer pour un autre vol. Si vous n’avez que des éloges à nous décerner – tout arrive… nous ne vous en voudrons même pas.
Et maintenant cher passager, je n’ai plus qu’à vous souhaiter de terminer ce voyage en toute quiétude. J’espère que malgré mon radotage, vous aurez pris à voyager avec nous autant de plaisir que j’en aurai eu à vous servir.
Sorties de secours
Il en existe une, si pas juste à côté de votre siège, au moins tout près. Si par extraordinaire, vous aviez à l’utiliser, il est bon que vous sachiez ce qu’il faut faire.
Repérez-là d’abord… ensuite, si l’appareil dans lequel vous vous trouvez est un
Ce que l'hôtesse de l'air aurait voulu vous dire, Brochure Sabena, 1950's